Thématique : Récit de création ; création poétique.
Objectifs :
- Découvrir différents poèmes mettant en œuvre la puissance créatrice de la parole poétique.
- Comprendre en quoi ces créations poétiques répondent à des questions fondamentales et témoignent d'une conception du monde.
- S'interroger sur les valeurs exprimées dans ces textes.
Problématique : La parole humaine, quant à elle, peut-elle avoir une dimension créatrice ?
Poèmes & Chansons :
- Texte 1 : Victor Hugo
Printemps
Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; Il semble que tout rit, et que les arbres verts Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers. Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ; Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre, A travers l’ombre immense et sous le ciel béni, Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.
Victor Hugo, Toute la lyre
- Texte 2 : Maurice Carême (1899 - 1978)
Liberté
Prenez du soleil Dans le creux des mains, Un peu de soleil Et partez au loin !
Partez dans le vent, Suivez votre rêve; Partez à l’instant, La jeunesse est brève ! Il est des chemins Si aériens !
Ne regrettez pas Ce que vous quittez. Regardez, là-bas, L’horizon briller.
Loin, toujours plus loin, Partez en chantant. Le monde appartient A ceux qui n’ont rien.
- Texte 3 : Arthur Rimbaud
Ma Bohème
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon paletot aussi devenait idéal ; J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ; Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou. – Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse. – Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes, Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques, Comme des lyres, je tirais les élastiques De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
Arthur Rimbaud, Cahier de Douai (1870)
"Ma bohème" d'Arthur Rimbaud, chanté par Léo Ferré
- Texte 4 : Paul Eluard
Paul ELUARD
Liberté
Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J’écris ton nom
Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l’écho de mon enfance J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur Sur l’étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l’orage Sur la pluie épaisse et fade J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume Sur la lampe qui s’éteint Sur mes maisons réunies J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J’écris ton nom
Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attentives Bien au-dessus du silence J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J’écris ton nom
Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l’espoir sans souvenir J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer
Liberté.
Paul Eluard
Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin) Au rendez-vous allemand (1945, Les Editions de Minuit)
Chanson de Georges Moustaki, "Ma Liberté", interprétée par les trois Prêtres Drômois :
Pères Eric Lorinet, Benoît Pouzin et Guillaume Teissier
Paroles :
Ma liberté Longtemps je t'ai gardée Comme une perle rare Ma liberté C'est toi qui m'as aidé A larguer les amarres Pour aller n'importe où Pour aller jusqu'au bout Des chemins de fortune Pour cueillir en rêvant Une rose des vents Sur un rayon de lune
Ma liberté Devant tes volontés Mon âme était soumise
Ma liberté Je t'avais tout prêté Ma dernière chemise Et combien j'ai souffert Pour pouvoir satisfaire Tes moindres exigences J'ai changé de pays J'ai perdu mes amis Pour gagner ta confiance
Ma liberté Tu as su désarmer Les moindres habitudes Ma liberté Toi qui m'as fait aimer Même la solitude Toi qui m'as fait sourire Quand je voyais finir Une belle aventure Toi qui m'as protégé Quand j'allais me cacher Pour soigner mes blessures
Ma liberté Pourtant je t'ai quittée Une nuit de décembre J'ai déserté Les chemins écartés Que nous suivions ensemble Lorsque sans me méfier Les pieds et poings liés Je me suis laissé faire Et je t'ai trahie pour Une prison d'amour Et sa belle geôlière
Et je t'ai trahie pour Une prison d'amour Et sa belle geôlière
Source : Ce titre est extrait de l'album : Ma Liberté (1970) de G. Moustaki.
Thématique : Résister au plus fort : ruses, mensonges et masques.
Objectifs:
- Découvrir des genres variés : fable, fabliau et farce.
- Comprendre comment se déploient les ruses de l'intelligence aux dépens des puissants.
- Comprendre l'effet produit sur le lecteur ou le spectateur.
- S'interroger sur les valeurs mises en jeu.
1. Textes étudiés : Texte 1 : “L’âne vêtu de la peau du lion” Illustration par Benjamin RABIER (1864-1939)
L'ÂNE VÊTU DE LA PEAU DU LION
De la peau du Lion l’Âne s’étant vêtu Etait craint partout à la ronde, Et bien qu’Animal sans vertu, (1) Il faisait trembler tout le monde. Un petit bout d’oreille échappé par malheur Découvrit la fourbe (2) et l’erreur. Martin (3) fit alors son office. Ceux qui ne savaient pas la ruse et la malice (4) S’étonnaient de voir que Martin Chassât les Lions au moulin. (5)
Force gens font du bruit (6) en France Par qui cet apologue est rendu familier. Un équipage cavalier (6) Fait les trois quarts de leur vaillance.
Vocabulaire :
(1) courage (2) malhonnêteté (3) "On dit [...] Martin bâton, en parlant d'un bâton dont on frappe les ânes, qu'on appelle Martin, comme si on disait le bâton à Martin " (Furetière) (Fables, oeuvres complètes, éd. La Pléiade) (4) le sens actuel de "disposition à railler, à taquiner, sans méchanceté réelle, facétie" est apparu au milieu du XVIIème siècle (5) les lions, d'ordinaire, ne vont pas porter de grain au moulin (6) font parler d'eux (7) tout ce qui est nécessaire pour s'entretenir honorablement ; cavalier : noble, conquérant, portant épée.
Texte 2 : " Le Renard et la Cigogne "
Compère (1) le Renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner commère la Cigogne (2). Le régal fut petit et sans beaucoup d'apprêts : Le Galand, pour toute besogne (3) Avait un brouet (4) clair (il vivait chichement). Ce brouet fut par lui servi sur une assiette. La Cigogne au long bec (5) n'en put attraper miette ; Et le Drôle eut lapé le tout en un moment. Pour se venger de cette tromperie, À quelque temps de là, la Cigogne le prie. Volontiers, lui dit-il, car avec mes amis Je ne fais point cérémonie." À l'heure dite, il courut au logis De la Cigogne son hôtesse ; Loua très fort sa politesse, Trouva le dîner cuit à point. Bon appétit surtout ; Renards n'en manquent point. Il se réjouissait à l'odeur de la viande Mise en menus morceaux, et qu'il croyait friande (6). On servit, pour l'embarrasser En un vase à long col, et d'étroite embouchure. Le bec de la Cigogne y pouvait bien passer, Mais le museau du Sire était d'autre mesure. Il lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comme un Renard qu'une Poule aurait pris, Serrant la queue, et portant bas l'oreille. Trompeurs, c'est pour vous que j'écris, Attendez-vous à la pareille.
Vocabulaire :
(*) Sources : Fable ésopique recueillie par Plutarque (Symposiaques, I,1) . Deux versions latines en existaient dans le recueil de compilation des textes antiques de Névelet paru au siècle de L.F. : l'une d'Ésope, l'autre de Phèdre. Une autre de Phèdre existait aussi dans l'édition Sacy.
(1) compère et commère : le parrain et la marraine, puis : les amis (2) le titre des éditions anciennes s'écrit "Le Renard et le Cicogne" (du latin cicogna), La Fontaine écrivait : "cicogne". (3) au XVIème, le mot est employé au sens très vague de chose (4) "bouillon qu'on portait autrefois aux nouvelles mariées le lendemain de leurs noces..., se dit aussi d'un méchant potage" (Furetière) (5) nous verrons un peu plus tard "Le héron au long bec emmanché d'un long cou" (6) tendre et délicate
Texte 3 : “Le Rat et l'Huître"
Un Rat hôte d'un champ, Rat de peu de cervelle, Des Lares paternels un jour se trouva sou. Il laisse là le champ, le grain, et la javelle, Va courir le pays, abandonne son trou. Sitôt qu'il fut hors de la case, Que le monde, dit-il, est grand et spacieux ! Voilà les Apennins, et voici le Caucase : La moindre taupinée était mont à ses yeux. Au bout de quelques jours le voyageur arrive En un certain canton où Thétys sur la rive Avait laissé mainte Huître ; et notre Rat d'abord Crut voir en les voyant des vaisseaux de haut bord. Certes, dit-il, mon père était un pauvre sire : Il n'osait voyager, craintif au dernier point : Pour moi, j'ai déjà vu le maritime empire : J'ai passé les déserts, mais nous n'y bûmes point. D'un certain magister le Rat tenait ces choses, Et les disait à travers champs ; N'étant pas de ces Rats qui les livres rongeants Se font savants jusques aux dents. Parmi tant d'Huîtres toutes closes, Une s'était ouverte, et bâillant au Soleil, Par un doux Zéphire réjouie, Humait l'air, respirait, était épanouie, Blanche, grasse, et d'un goût, à la voir, nonpareil. D'aussi loin que le Rat voir cette Huître qui bâille : Qu'aperçois-je ? dit-il, c'est quelque victuaille ; Et, si je ne me trompe à la couleur du mets, Je dois faire aujourd'hui bonne chère, ou jamais. Là-dessus maître Rat plein de belle espérance, Approche de l'écaille, allonge un peu le cou, Se sent pris comme aux lacs ; car l'Huître tout d'un coup Se referme, et voilà ce que fait l'ignorance.
Cette Fable contient plus d'un enseignement. Nous y voyons premièrement : Que ceux qui n'ont du monde aucune expérience Sont aux moindres objets frappés d'étonnement : Et puis nous y pouvons apprendre, Que tel est pris qui croyait prendre.
Texte 4 : "Le Coq et le Renard"
LE COQ ET LE RENARD (*)
Sur la branche d'un arbre était en sentinelle Un vieux Coq adroit et matois (1). Frère, dit un Renard adoucissant sa voix, Nous ne sommes plus en querelle : Paix générale cette fois. Je viens te l'annoncer ; descends que je t'embrasse (2) ; Ne me retarde point, de grâce : Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer (3). Les tiens et toi pouvez vaquer, Sans nulle crainte à vos affaires : Nous vous y servirons en frères. Faites-en les feux dès ce soir. Et cependant, viens recevoir Le baiser d'amour fraternelle (4). Ami, reprit le Coq, je ne pouvais jamais Apprendre une plus douce et meilleure nouvelle Que celle De cette paix. Et ce m'est une double joie De la tenir de toi. Je vois deux Lévriers, Qui, je m'assure, sont courriers Que pour ce sujet on envoie. Ils vont vite, et seront dans un moment à nous. Je descends : nous pourrons nous entre-baiser tous. Adieu, dit le Renard, ma traite est longue à faire, Nous nous réjouirons du succès de l'affaire Une autre fois. Le Galand aussitôt Tire ses grègues (5), gagne au haut (6), Mal content de son stratagème ; Et notre vieux Coq en soi-même Se mit à rire de sa peur Car c'est double plaisir de tromper le trompeur.
(*) Source : "Ésope et ses imitateurs (Faerne, Haudent, etc;) mettent en scène le coq, le renard et un chien caché qui étranglera le renard. La Fontaine a suivi Guéroult "Premier livre des Emblèmes, Lyon 1550;" (G.Couton, La Fontaine, Fables, éd. Garnier. Une facétie du Pogge peut aussi avoir été utilisée.
(1) rusé, sans scrupule, filou (2) que je te prenne dans mes bras (3) 20 relais de poste, env. 160km, sans faute (4) baiser de paix de l'église catholique (5) s'enfuit (6) s'éloigne
Fable à comparer avec : "Le coq et le Renard" par Marie de France, XIIe siècle
Voici l'histoire d'un coq qui était perché sur un fumier et chantait. Un renard s'approcha de lui et lui dit de fort belles paroles : Seigneur, que vous êtes beau ! Je n'ai jamais vu un si bel oiseau ! Vous avez la voix la plus claire ! Hormis votre père, que je connaissais bien, nul oiseau n'a jamais mieux chanté. Mais lui faisait mieux, car il chantait les yeux fermés ! - Moi aussi je sais le faire ! dit le coq. Il bat des ailes, ferme les yeux, s'imaginant chanter d'une voix plus claire. Le renard s'en saisit d'un bond et gagne la forêt avec sa proie. Il traversait un champ quand tous les bergers se lancent à sa poursuite ; Les chiens aboient après lui. Regardez ce renard, qui tient le coq ! S'il passe par ici, il paiera cher sa capture ! - Vas-y ! dit le coq, crie-leur que je suis à toi et que tu ne me laisseras pas ! Le renard veut crier fort, et le coq saute de sa gueule : il monte en haut d'un arbre. Quand le renard s'en aperçoit, il se voit bien attrapé et bien trompé par le coq. De colère et de fureur il se met à maudire la bouche qui parle quand elle devrait se taire. Le coq répond : "Je dois faire comme toi : maudire l'oil qui veut se fermer, quand il devrait veiller et guetter pour éviter un malheur à son seigneur !" Ainsi font les fous : la plupart parlent quand il faut se taire, et se taisent quand il faut parler. Avis au sot.
Fables françaises du Moyen Âge Traduction de Jeanne-Marie Boivin et Laurence Harf-Lancner Garnier-Flammarion, 1996
Texte 5 : “La Farce du cuvier” Gravure de Jean-Baptiste OUDRY
Cette planche est un "fumé" d'un dessin de Gustave Doré pour l'édition in-folio des Contes de Perrault publiée par Pierre-Jules Hetzel en 1862. C'est une épreuve de gravure sur bois, tirée sur la planche préalablement noircie. La légende, prise à la "Table des contes" de l'ouvrage, indique la scène :
"S'il vous arrive de l'ouvrir, il n'y a rien que vous ne deviez attendre de ma colère."
Livre au format pdf :
Barbe bleue p.113
BD sur Barbe Bleue :
- Texte 2 : La Belle et la Bête, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
Dossier pédagogique « La Belle et la Bête » - Thierry DELAMOTTE – Mission Cinéma – Nov. 2003 :
- Texte 3 : Le Petit Poucet, Ch. Perrault, "L'Ogre".
Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde : On a souvent besoin d'un plus petit que soi. De cette vérité deux Fables feront foi, Tant la chose en preuves abonde. Entre les pattes d'un Lion Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie. Le Roi des animaux, en cette occasion, Montra ce qu'il était, et lui donna la vie. Ce bienfait ne fut pas perdu. Quelqu'un aurait-il jamais cru Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ? Cependant il advint qu'au sortir des forêts Ce Lion fut pris dans des rets, Dont ses rugissements ne le purent défaire. Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage. Patience et longueur de temps Font plus que force ni que rage.
* Ecriture : Inventer une aventure d'Ulysse et son combat contre un monstre.
* Lecture suivie (1) : L’Odyssée, Homère, Hatier
* Poème de Joachim DU BELLAY : "Heureux qui comme Ulysse", lu par Gérard Philippe :
En chanson :
PAROLES de la Chanson :
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestuy-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village, Fumer la cheminée et en quelle saison
Mais quand reverrai-je, de mon petit village, fumer la cheminée et en quelle saison, Mais quand reverrai-je ?
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison Qui m'est une province, et beaucoup davantage ? Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux, Que des palais Romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine,
Plus mon Loir Gaulois, que le Tibre latin, Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l'air marin la douceur angevine.
Mais quand reverrai-je, de mon petit village, fumer la cheminée et en quelle saison, Mais quand reverrai-je ?
J'ai traversé les mers à la force de mes bras, Seul contre les Dieux, perdu dans les marais Retranché dans une cale, et mes vieux tympans percés, Pour ne plus jamais entendre les sirènes et leurs voix.
Nos vies sont une guerre où il ne tient qu'à nous De nous soucier de nos sorts, de trouver le bon choix, De nous méfier de nos pas, et de toute cette eau qui dort, Qui pollue nos chemins, soi-disant pavés d'or.
Mais quand reverrai-je, de mon petit village, fumer la cheminée et en quelle saison, mais quand reverrai-je?
Mais quand reverrai-je ? Mais quand reverrai-je ? Mais quand reverrai-je ? Mais quand reverrai-je ?